Entre avancées scientifiques et préjugés tenaces:
être une personne vivant avec le VIH aujourd’hui.
| Média | La Côte |
| Rubrique | Actualités |
| Date | 29 novembre 2025 |
Les progrès de la médecine ont considérablement amélioré la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Malgré tout, des défis majeurs de prévention, ainsi que des préjugés, demeurent. En cette Journée mondiale de lutte contre le SIDA, la Dre Caroline Gautier, médecin à la Consultation de Santé Sexuelle et au L-CHECK à PROFA, en parle avec Anne Devaux pour La Côte.
Des progrès qui changent la vie, mais pas les préjugés
Grâce aux campagnes de dépistages et aux perfectionnement de la médecine, en 2024, 93% des personnes vivant avec le VIH sont au fait de leur diagnostic, et 96% d’entre elles sont sous traitement. L’espérance de vie est aujourd’hui la même que pour une personne non infectée. La médecine permet dans une majorité des cas d’arriver à une charge virale indétectable, soit de ne plus transmettre le virus lors de rapports non protégés au lors de la grossesse et au moment de l’accouchement. En Suisse, la circulation du virus est quasi nulle parmi les personnes diagnostiquées et ayant accès aux soins nécessaires.
La Dre Gautier explique que le VIH devient alors une maladie chronique.
Cependant, la stigmatisation sociale reste très présente et empêche une parole libre sur le sujet. Les personnes qui reçoivent un diagnostic restent souvent très choquées et n’osent pas en parler dans leur entourage personnel et professionnel, provoquant un certain isolement et des souffrances.
Une inquiétante érosion des connaissances
Le pendant de cette encourageante évolution est que le VIH et le SIDA sont moins discutés dans l’espace public. Si des populations sont particulièrement exposées au virus, telles que les personnes issues de la migration ou les hommes ayant des relations avec des hommes dans les zones rurales (et donc ayant moins accès à des centres d’information et/ou de dépistage), il est nécessaire de rappeler que tout le monde peut être exposé au virus. Ainsi, un constat émerge: 50% des infections en Suisse concernent des relations hétérosexuelles. La prévention doit être renforcée, particulièrement auprès des femmes hétérosexuelles, qui ne se reconnaissent pas dans les groupes cibles de campagnes de prévention.
La PrEP et la PEP : des outils préventifs efficaces
Les prophylaxies pré et post-exposition (PrEP et PEP) constituent des avancées majeures dans l’arsenal préventif. Ces traitements, destinés aux personnes séronégatives souhaitant se protéger, diminuent voire annulent le risque de transmission. La PrEP peut être prise au long cours ou à la demande, sur ordonnance et avec remboursement sous certaines conditions. La PEP représente quant à elle un traitement d’urgence après une situation à risque.
>> L’article complet, incluant l’interview de la Dre Caroline Gautier et du Dr Matthias Cavassini, médecin-chef de la consultation ambulatoire du service des maladies du CHUV, est disponible dans La Côte (réservé aux abonné·e·s).
