Le Canton de Vaud propose une loi pour interdire les thérapies de conversion

Article publié le 11 juillet 2022

Les thérapies de conversion — un ensemble de pratiques qui visent à changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne — seront bientôt interdites dans le canton de Vaud. La Fondation PROFA se réjouit que cette pratique qui viole gravement les droits fondamentaux et les droits humains des personnes LGBTIQ+ cesse enfin. 

Elles n’ont de thérapies que le nom. Censées « guérir » l’orientation sexuelle des personnes homosexuelles et modifier ou supprimer de manière ciblée l’identité sexuelle d’une personne, les « thérapies » de conversion seront bientôt interdites dans le canton de Vaud. Le 7 juillet dernier, les autorités sanitaires ont présenté un nouvel article de loi condamnant ces méthodes.

Mis en consultation jusqu’au 30 septembre, le texte sera inscrit dans la loi sur la santé publique cantonale, sitôt qu’il aura été approuvé par le Grand Conseil. Il fait suite à une motion (acceptée à la quasi-unanimité) du député socialiste Julien Eggenberger.

Des signaux pour les auteur·e·s comme pour les victimes

Premier canton de Suisse à légiférer, Vaud adresse un signal particulièrement dissuasif aux auteur·e·s. Selon le projet, des poursuites pourront être engagées contre toutes les organisations et les personnes qui usent de ces méthodes délétères, quelles que soient leurs motivations et la forme de leurs interventions.

Mais plus encore, l’interdiction est un signal fort de soutien aux victimes. Par essence, toutes les pratiques tendant à la conversion sont humiliantes, dégradantes et discriminatoires. Sous l’effet conjugué d’un sentiment d’impuissance et d’une humiliation extrême, les personnes éprouvent de la honte, de la culpabilité, un dégoût d’elles-mêmes et sont blessées dans leur dignité. Ceci peut se traduire par une détérioration de l’image qu’elles ont d’elles-mêmes et par des modifications durables de leur personnalité. En nommant les choses dans le cadre législatif, l’État permet aux victimes de se reconnaître en tant que telles et les encourage à prendre la parole pour en parler.

PROFA, des espaces de parole et de soutien

Depuis toujours, la Fondation PROFA fonde ses prestations, programmes et actions sur une approche positive et affirmative de l’orientation sexuelle, de l’identité et de l’expression de genre. Dans toutes nos consultations, de nombreux·ses spécialistes offrent un accueil inclusif aux personnes LGBTIQ+.

Aujourd’hui plus que jamais, la Fondation PROFA poursuit son engagement pour s’assurer que chaque personne puisse exercer librement ses droits sexuels, les faire valoir et que ces derniers soient pleinement respectés!

Qu’est-ce qu’une thérapie de conversion?

L’expression « thérapie de conversion », née aux États‑Unis dans les années 1950, renvoie à un ensemble de pratiques prétendant modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne. Ces « thérapies » reposent sur trois approches principales: psychothérapeutique, fondée sur l’idée que la diversité sexuelle ou de genre découle d’une éducation ou d’une expérience anormale; médicale, basée sur la théorie que l’orientation sexuelle et l’identité de genre sont la conséquence d’un dysfonctionnement biologique; et confessionnelle, qui part du principe que les orientations sexuelles et les identités de genre différentes ont quelque chose de fondamentalement mauvais.

Délivrées sous forme d’entretiens, de stages, d’exorcisme ou encore de traitements par électrochocs et injection d’hormones, souvent accompagnées d’actes de violence physique, psychologique et sexuelle, ces méthodes ne reposent sur aucun fondement médical ou thérapeutique.

Vous vous interrogez sur votre orientation affective et sexuelle ou votre identité de genre et vous aimeriez en parler? Vous êtes ou avez été victime de violence? Les consultations de la Fondation PROFA sont là pour vous.

Consultations dans tout le canton de Vaud

Centre de santé HSH et trans, à Lausanne

Centre de santé FSF et trans, à Renens

Aide aux victimes, à Lausanne, Aigle et Yverdon