Des ateliers pour lutter contre le tabou des règles

Article publié le 10 décembre 2021

La Fondation PROFA coordonne une série de onze ateliers « Les règles et moi » dans quatre foyers EVAM et au Centre d’accueil MalleyPrairie. Objectifs: faciliter l’accès et le choix de protections périodiques, mais aussi contribuer à lever les tabous, encourager les échanges et sensibiliser à différentes thématiques de santé sexuelle.

Organisés dans le cadre d’un projet pilote de distribution de protections menstruelles gratuites auprès de personnes en situation de précarité (voir ci-contre), les ateliers « Les règles et moi » proposent un moment privilégié pour ouvrir le dialogue à propos des menstruations et des questions en lien avec l’intimité, positivement et sans tabou.

De la théorie à la pratique

On y présente bien sûr tout l’éventail de protections existantes, jetables ou réutilisables, mais on y parle aussi plus largement du corps et de son fonctionnement. Et si les intervenant·e·x·s de la Fondation PROFA s’appuient sur des livres et des planches anatomiques classiques, ils·elles utilisent également une boîte à outils plus créative : livres illustrés, papier, puzzle, organes en pâte à modeler ou en tissu…

Au fur et à mesure des explications et des discussions, les participantes ont la possibilité de créer un utérus en trois dimensions, facilitant la représentation, la mémorisation des parties anatomiques et, au final, une meilleure compréhension du cycle.

Intergénérationnel et multiculturel

Le défi de ces rendez-vous en fait aussi leur intérêt : il s’agit de parler d’un sujet intime et parfois gênant, au sein d’un groupe de personnes de cultures différentes, d’âges variés (filles de 10 ans comme femmes ménopausées), souvent allophones, avec des niveaux de connaissance et de pudeur propres à chacune.

Au fil de l’atelier, les langues se délient. Achat des produits, budget familial, proximité, relations de couple, mutilations génitales, VIH et infections sexuellement transmissibles, contraception, … La Fondation PROFA constate avec satisfaction que les discussions dépassent le champ de la précarité menstruelle. Parfois présents, les enfants et ados sont par exemple source d’échanges les plus divers : éducation, rôle de leurs parents, sexualité ou virginité avant le mariage, les conversations sont bien souvent nourries.

Réunies autour d’un terrain commun, l’intimité, les participantes trouvent dans ces ateliers un espace complice où elles partagent leurs connaissances et leurs trucs et astuces dans un esprit d’apprentissage mutuel.

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Précarité menstruelle

Le Canton de Vaud s’engage!

La précarité menstruelle se définit par le manque d’accès, dû à une insuffisance de moyens, à une quantité de protections menstruelles permettant d’avoir une hygiène satisfaisante. Afin de lutter contre ce phénomène, le Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du Canton de Vaud (BEFH) mène un projet pilote de distribution de protections menstruelles gratuites auprès de personnes en situation de précarité, afin que celles-ci n’aient pas à choisir entre ces articles d’hygiène et d’autres produits de première nécessité.