C’est la semaine de la sensibilisation à la bisexualité!

Article publié le 19 septembre 2022

C’est le lundi 19 septembre 2022 que débute la semaine dédiée à la visibilisation de la bisexualité. Instaurée en 2014, cette dernière débouche ce vendredi 23 septembre sur la journée internationale de la bisexualité. Ces manifestations ont lieu dans le but d’éduquer et lutter contre la stigmatisation des personnes bisexuelles.

Malgré sa troisième place dans l’acronyme LGBTQIA+, la bisexualité est souvent victime d’une invisibilisation systémique. Quand un couple de femmes se tient la main dans la rue, elles sont généralement considérées comme lesbiennes. Quand des hommes s’embrassent dans un film, ils sont presque toujours perçus comme gays, et donc uniquement attirés par des hommes. C’est en tout cas l’interprétation de l’imaginaire collectif et le fruit de certains réflexes cognitifs. En effet, à l’heure de se représenter les attirances non-hétérosexuelles, il semble que peu de personnes pensent automatiquement à la bisexualité. Ceci a pour effet d’invisibiliser la bisexualité, voir pire, de refuser la bisexualité à des personnes par manque de preuves suffisantes.

L’ironie est qu’au cinéma, dans la littérature ou encore dans les médias traditionnels, il arrive que des personnages faisant état de ces preuves persistent à être pensé·e·x·s dans la binarité hétéro-homo. L’absence de représentation et la tendance à douter de la bisexualité donnent l’impression que la bisexualité est une orientation minoritaire. Pourtant, les personnes bisexuelles constituent la grande majorité de la communauté LGBTQIA+ à travers le monde.

Stigmatisations et résistances

La bisexualité masculine ne fait pas face aux mêmes obstacles que la bisexualité féminine. Ces différences pourraient expliquer l’écart entre les femmes et les hommes s’identifiant comme bisexuel·le·x·s. Par exemple, un homme bisexuel encourt le risque de ne pas être cru, d’être gay « refoulé ». Un coming-out bisexuel est proche pour eux d’un coming-out homosexuel. Cette tendance est inverse chez les femmes bisexuelles, qui sont elles confondues avec des « hétéro-curieuses ». La distance sociale qui les sépare de l’hétérosexualité et donc moins grande, ce qui pourrait expliquer pourquoi elles sont davantage à s’identifier ouvertement comme bisexuelles, l’étiquette étant socialement « moins coûteuse ».

Tous ces comportements invalidants sont stigmatisants et péjoratifs pour la santé et le sentiment de cohésion identitaire des personnes bisexuelles ou en questionnement. Ils entraînent à nouveau la sensation qu’il faut « se prouver » et légitiment une attirance que si cette dernière s’effectue en rapport aux hommes: un homme qui touche un autre devient automatiquement homosexuel, une femme attirée par une femme n’a juste « pas trouvé le bon ». Deux poids, mais uniquement une mesure hétéro-centrée que la semaine de la sensibilisation à la bisexualité vise à déconstruire.

Bisexualité, pansexualité, quelle différence?

Si une majorité des individus maitrise la notion de bisexualité, la pansexualité reste pour beaucoup un terme flou. La raison en est que toutes les deux étiquettes renvoient à une attirance pour plusieurs genres. Alors que la bisexualité est définie comme la possibilité d’être attiré·e·x par tous les genres, la pansexualité est elle perçue comme la capacité d’être attiré·e·x indépendamment du genre d’une personne. On remarque que les deux sexualités se recoupent grandement tout en offrant une définition qui leur est propre. Certain·e·x·s se retrouvent plus dans l’une que dans l’autre. La pansexualité est célébrée lors de la journée de fierté pansexuelle chaque 8 décembre.